Meta retire des protections contre les discours haineux

Meta a réécrit la section « discours haineux » de ses standards de la communauté, élargissant ainsi considérablement le contenu autorisé sur ses plateformes Facebook, Instagram et Threads. La section réécrite s’appelle désormais « conduite haineuse »¹ et supprime la déclaration selon laquelle les discours haineux «  créent un environnement intimidant et excluant ». Elle supprime également toute mention de la « violence hors ligne » qui pourrait résulter d’un discours de haine en ligne.

Cette réécriture ajoute des autorisations claires :

• Nous autorisons les allégations de maladie mentale ou d’anormalité lorsqu’elles sont fondées sur le genre ou l’orientation sexuelle, compte tenu du discours politique et religieux sur le transgendérisme² et l’homosexualité¹ (ligne 1346).
• Nous autorisons les contenus qui plaident en faveur de discriminations fondées sur le sexe biologique dans l’armée, les forces de l’ordre ou l’enseignement. Nous autorisons également ces contenus fondés sur l’orientation sexuelle, lorsqu’ils s’appuient sur des croyances religieuses¹ (ligne 1340).
• L’utilisation d’un « langage discriminant sur la base du sexe biologique ou du genre lorsque des personnes […] appellent à la discrimination ou utilisent un langage insultant dans le contexte d’une discussion politique ou religieuse, tels que les droits des personnes transgenres, l’immigration ou l’homosexualité. Nos standards sont conçus pour laisser s’exprimer ce type de discours »¹ (ligne 1297).

Au-delà de ces ajouts, de nombreux changements sont révélés par le retrait d’interdictions. Grâce à Open Terms Archive, on peut identifier que certains contenus qui étaient interdits sont autorisés sur Instagram, Facebook et Threads depuis le 7 janvier :

• Désigner des personnes comme (lignes 1338 à 1342) :

• Certains objets (les femmes comme des objets du quotidien ou des propriétés ou objets en général ; les personnes noires comme du matériel agricole ; désigner les transgenres ou personnes non binaires par le déterminant « ça ») ;
• Les excréments (notamment, la merde et les déjections)
• La saleté (y compris, mais sans s’y limiter, la poussière, crasse ou en disant « [caractéristique protégée ou quasi-protégée] ne sont pas propres »)
• Les bactéries, les virus ou les microbes
• Les maladies (notamment, le cancer et les maladies sexuellement transmissibles)
• Des sous-hommes (notamment, les sauvages, les démons, les monstres, les créatures primitives)

• Nier l’existence d’un groupe de personnes (ligne 1361).
• Les appels à « expulser certains groupes » (ligne 1403).
• Les appels à « l’exclusion fondée sur le sexe biologique ou le genre d’espaces généralement restreints par le sexe biologique ou le genre, tels que les toilettes, les sports et les ligues sportives, les communautés de santé et de soutien, et certaines écoles »¹ (ligne 1341).
• Les affirmations selon lesquelles certaines personnes sont responsables de la Covid-19 ou la propagent (ligne 1414).

Étant donné que plusieurs de ces messages désormais autorisés sont illégaux en Europe, la section ajoute un lien direct vers les demandes légales de retrait de contenu pour les utilisateurs dans l’UE.

Le PDG de Meta, Mark Zuckerberg, a annoncé le jour de la publication de ces changements qu’« il est temps de revenir à nos racines en matière de liberté d’expression et de donner aux gens la possibilité de s’exprimer sur nos plateformes »¹. Il a notamment déclaré que Meta allait « simplifier ses politiques de contenu et supprimer les restrictions sur des sujets tels que l’immigration »¹.