LinkedIn retire des protections contre les discours de haine envers les personnes transgenres

LinkedIn a retiré de sa « politique sur le contenu haineux et dénigrant » les protections spécifiques aux personnes transgenres. La plateforme ne mentionne plus le « mégenrage¹ ou l’utilisation du prénom de naissance » comme exemples de comportements prohibés. Si le « contenu apparenté à une attaque personnelle, une intimidation, une humiliation, du harcèlement ou du dénigrement » est toujours considéré comme abusif, le fait de s’adresser à une personne en utilisant un genre et un nom qu’elle ne souhaite plus utiliser ne l’est plus.

De même, la plateforme a retiré les termes « l’origine ethnique ou l’identité sexuelle » des exemples de caractéristiques intrinsèques pour lesquelles les commentaires négatifs sont considérés comme du harcèlement. Cette qualification de harcèlement n’est désormais appliquée que pour les comportements qui « dénigrent activement […] le genre perçu des autres membres »², sans plus de mention de « l’origine ethnique ou l’identité sexuelle ».

La date de dernière mise à jour de la politique sur le contenu haineux et dénigrant a bien été actualisée, mais le service n’a pas communiqué publiquement à ce sujet sur son blog Trust & Safety, contrairement à ce qu’il avait fait par exemple pour présenter des améliorations de son application des règles de communauté à grande échelle.

À l’heure de rédaction de ce mémo, ce changement n’est visible que dans la version anglaise des règles de communauté de LinkedIn. Les autres versions, notamment la française, allemande et espagnole, n’ont pas évolué depuis trois ans, selon la plateforme. Les données d’Open Terms Archive confirment qu’aucune autre modification n’a été enregistrée depuis le 8 mai 2023, date de début du suivi.

Ce changement du réseau social, propriété de Microsoft, le fait rejoindre une tendance marquée des plateformes basées aux États-Unis à réduire les protections contre les discours haineux, en particulier envers les personnes transgenres. Meta avait pris une mesure similaire le 7 janvier 2025 en supprimant plusieurs protections contre les discours haineux, y compris celles liées à l’identité de genre, comme Open Terms Archive l’avait signalé. Cette évolution fait s’aligner les entreprises de la tech aux États-Unis avec l’administration Trump, qui a adopté une « approche coordonnée de l’ensemble du gouvernement pour cibler la communauté transgenre », tel que récapitulé par CNN la semaine dernière.